Né de l’ère numérique pour répondre aux besoins de flexibilité, le micro-learning (micro-formation, en bon français) s’est imposé comme un dispositif de formation agile.
Son potentiel est aujourd’hui démultiplié par l’explosion de l’intelligence artificielle (IA), qui ouvre la voie à une formation continue dynamique et surtout hyper-personnalisée, hyper-contextualisée.
Une pratique née de l’ère numérique
Ses principes pédagogiques sont anciens. Qui n’a pas entendu le fameux « mieux vaut 10 minutes d’apprentissage des langues chaque jour, que 3 heures une fois par semaine » ?!
Mais l’essor du micro-learning coïncide réellement avec la démocratisation des smartphones dans les années 2010, qui de toute évidence ont su rendre ces minutes répétées plus attractives.
Cette approche répond en effet parfaitement aux usages qui se répandent à ce moment-là et aux comportements induits :
- accès nomade à l’information,
- capacité d’attention morcelée si ce n’est réduite,
- besoin de savoirs ciblés et applicables immédiatement (« just-in-time learning »).
Il a ainsi pris une place de choix dans les dynamiques de growth mindset (état d’esprit de croissance) et le courant du développement personnel. Il a fallu attendre un peu plus pour que les organisations apprenantes s’en emparent, en cohérence avec la culture de l’amélioration continue.
Les atouts d’un apprentissage « à la carte »
Le succès du micro-learning repose, il faut le dire, sur des avantages concrets.
Du côté des collaborateurs, il apporte de la flexibilité, une meilleure rétention des savoirs avec ses formats courts et un engagement plus fort grâce à des contenus perçus comme ludiques (vidéos, quiz…).
Du côté de l’entreprise, il est synonyme d’agilité et de rentabilité : eh oui les modules sont non seulement plus rapides et moins coûteux à produire et à déployer, mais en ciblant des compétences précises, il permet de combler rapidement les lacunes et de cultiver l’autonomie des équipes.
Avec l’entrée en piste de l’IA générative les contenus sont devenus encore plus faciles à produire. Et avec l’arrivée de l’IA agentique c’est une diffusion dynamique, rapide et hyper fine qui devient possible !! De quoi décupler les atouts déjà exploités.
Illustration : vers le portail augmenté, l’IA comme compagnon de carrière
Cette vision-là dépasse la simple application de formation pour s’intégrer au cœur de l’environnement de travail des employé.e.s, au fil de leurs Parcours.
Une illustration concrète se dessine à travers des projets exploratoires visant à transformer les portails internes d’entreprise, dédiés à l’Expérience Employés, en véritables compagnons de carrière intelligents. Pour le moment les outils se focalisent majoritairement sur l’efficacité opérationnelle (faire à la place de, corriger, améliorer…), mais à moyen terme c’est la face de la formation continue qui risque de s’en trouver changée. L’IA pourra jouer un rôle contextuel à facettes multiples :
— Pour un nouvel arrivant, un agent IA agira en coach virtuel, priorisant à l’écran les modules d’intégration essentiels.
— Pour un collaborateur confirmé, il deviendra assistant proactif, suggérant des contenus pointus en lien avec ses projets : par exemple, il pourra pousser des micro-contenus sur les dernières évolutions de marché à des Product Managers pour affiner leur stratégie.
— La dimension collective est également cruciale. Plutôt que de simplement former des individus, l’IA peut analyser les interactions d’une équipe et ainsi identifier des enjeux communs. Elle soumettra alors à ce collectif des insights pertinents ou des modules ciblés, favorisant une montée en compétence collective alignée sur les objectifs du moment, et où chacun à un rôle spécifique à jouer.
Ainsi, le micro-learning, augmenté par une IA judicieusement intégrée, ne se contente plus de former : il accompagne, anticipe et aligne le développement des compétences individuelles et collectives sur les objectifs stratégiques de l’entreprise, directement dans le flux de travail quotidien.
